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Sécheresse en 2023 : Les prévisions et impacts sur le marché de l’énergie

La sécheresse en 2023 pose question pour l’avenir de la production d’énergie en France. Quel est le bilan de la sécheresse de 2022 ? Quelle est la situation en France en 2023 ? Quelles sont les prévisions sur les prochaines semaines ? Découvrez dans cet article la situation de la sécheresse en France.

 

L’été 2022 : Une sécheresse historique

 

L’été 2022 a été historique en termes de sécheresse en France. Entre juillet et août, une anomalie anticyclonique a persisté en Europe de l’Ouest. Cet anticyclone a occasionné 3 périodes de canicule et une absence de pluviométrie de 85% en juillet. De manière plus générale sur l’année, 2022 a été enregistrée à 14,4 degrés, soit une température moyenne largement supérieure aux 14,07 degrés enregistrés en 2020. 

 

Excepté les mois de janvier et d’avril, tous les mois de l’année ont été plus chauds que la normale. Le record de 32 jours sans pluie significative en France en Février 2023 s’inscrit dans la continuité et pose question sur l’état des sols à l’approche de l’été, l’accès à l’eau pour la population et sur l’intensité des incendies et orages.

 

Cette sécheresse hivernale de 2023 impacte la production énergétique française, notamment dans les secteurs du nucléaire et de l’hydroélectricité. En conséquence, les experts prévoient déjà des hausses d’énergie pour l’été.

 

Sécheresse en 2023 : quelle est la situation en mars en France ?

 

Ce début d’année 2023 est historiquement faible en termes de nombre et d’intensité des précipitations. Entre le 21 janvier et le 20 février, la France n’a pas connu de précipitations journalières cumulées de plus d’1 mm, soit 32 jours de suite. Cette durée est un nouveau record, toute saison confondue. Le précédent record était de 31 jours, établi entre le 17 mars et le 16 avril 2020. 

 

Les régions de l’Est, du centre et du sud-est de la France les plus touchées par la sécheresse entre septembre 2022 et mars 2023

 

Pluviométrie des 6 derniers mois - Département - sécheresse France 2023
Pluviométrie des 6 derniers mois – Département – sécheresse France 2023

 

Source : info-secheresse.fr

 

Selon les régions de France, le déficit de pluviométrie est variable, avec des zones en situation de sécheresse extrême depuis 6 mois. C’est le cas des départements de : 

 

  • La Creuse ;
  • Puy-de-dôme ;
  • La Loire ;
  • Le Rhône ;
  • La Haute-Loire ;
  • Le Cantal ;
  • L’Aveyron ;
  • La Lozère ;
  • L’Hérault ;
  • L’Aude ;
  • Les Pyrénées-Orientales ;
  • L’Ariège
  • La Haute-Garonne ;
  • Le Var ;
  • Les Alpes-Maritimes ;
  • Les Alpes de Haute-Provence.

 

Une amélioration de la situation en surface à la mi-mars

 

Un mois de février historiquement sec et chaud

 

Cette sécheresse s’est apaisée en surface ces derniers jours avec le retour de pluie dans la grande majorité des territoires métropolitains. Seul le Rhône est encore en situation de grande sécheresse, avec seulement 5.3 mm de pluie enregistré à Lyon au cours du mois de février.

 

A titre de comparaison, il a été enregistré 13,3 mm de précipitations à Rennes au cours de la même période. Néanmoins, le niveau de pluviométrie à Rennes est à relativiser car ce niveau de précipitations est 73% inférieur par rapport aux normales de février.

 

Pluviométrie des 30 derniers jours - Département sécheresse France 2023
Pluviométrie des 30 derniers jours – Département sécheresse France 2023

Source : info-secheresse.fr

 

Le retour de précipitations significatives en mars 2023

 

Le mois de mars a connu le retour de précipitations importantes sur une grande partie du territoire. Si on conserve l’exemple de Lyon, il y a eu 46 mm de précipitations enregistrées dans la métropole entre le 1er et le 16 mars 2023. Cela constitue une multiplication par 7,6 du volume de pluie par rapport à l’ensemble du mois de février. 

 

Résultat, le niveau des cours d’eau dans une grande partie de la France est catégorisé très haut au 15 mars, à l’exception du Var et des Alpes-Maritimes, classés respectivement en niveau modéré et très bas.  

 

Cours d'eau - Département Pluviométrie des 30 derniers jours - Département sécheresse France 2023
Cours d’eau – Département Pluviométrie des 30 derniers jours – Département sécheresse France 2023

Source : info-secheresse.fr

 

Une sécheresse qui se confirme entre mai et juin 2023 dans le nord de la France

 

Forte sécheresse nord france eau situation pluviométrie juin 2023

 

Le mois de mai s’inscrit dans un clivage nord-sud en termes de précipitations, avec une partie nord connaissant des volumes normaux de précipitations, et une partie sud qui s’inscrit de nouveau dans une sécheresse plus ou moins intense. Les départements des Bouches-du-Rhône et du Vaucluse sont dans une situation toujours très tendue, avec une classification en sécheresse extrême. Par exemple, la station météo à proximité de Aix-en-Provence a enregistré 36,59 mm entre fin avril et fin mai. Or, la moyenne historique de cette station météo établie depuis 1950 sur la même période est de 72,2 mm, avec une maximale à 194,8 mm, enregistrée en 1995.

Entre le 20 mai et le 18 juin 2023, le nord de la France est en situation de sécheresse extrême, avec une diminution de 84% des précipitations sur Rennes et Orléans. À Lille, cette diminution atteint son paroxysme avec seulement 2,58mm de précipitation. Ce manque de précipitation provoque une sécheresse des nappes phréatiques situées sur la diagonale Nord-Ouest – Sud-Est, et notamment dans le Loir-et-Cher, l’Indre, la Creuse ou encore les nappes phréatiques d’Isère, du Var et des Alpes-Maritimes.

 

Un niveau de précipitation à la normale en juillet 2023 sur une grande partie du territoire

 

Pluviométrie France juillet 2023

Entre la mi-juin et la mi-juillet 2023, la sécheresse en France a été assez contenue. En effet, le niveau de précipitation en France métropolitaine a été autour de la moyenne sur une grande partie du territoire. Seuls les départements de l’Eure, du Calvados, de la Moselle et de la Meurte-et-Moselle sont en situation de grande sécheresse.

 

 

 

Malgré un volume de précipitations assez normal pour la période, le niveau des nappes phréatiques est lui bien en dessus des normales de saison, notamment dans le centre et le sud-ouest de la France métropolitaine. Ce niveau des nappes phréatiques est due à l’absence prononcée de réelles précipitations entre mai et juin 2023. Néanmoins, la canicule annoncée sur la fin du mois de juillet pourrait aggraver la situation et asséchée les sols et cours d’eau.

 

Sécheresse de 2023 : Quelles conséquences sur la production d’énergie en France ?

 

Une aubaine pour la production nucléaire à l’hiver 2022-2023

 

Les températures clémentes en France au cours de l’hiver 2022-2023 ont permis de retarder le recours au chauffage des logements et autres bâtiments. Couplé avec les efforts de sobriété énergétique, la France a réduit de 9% sa consommation d’énergie entre octobre et février. Ainsi, d’un point de vue énergétique, les températures clémentes ont été une aubaine, surtout dans le contexte d’une production nucléaire en berne. En effet, pour 2023, EDF prévoit une production nucléaire comprise entre 300 et 330 TWh. Cette prévision est à minima inférieure de 13% par rapport au niveau de production de 2019.

Un niveau de stockage hydraulique dans les plus hauts niveaux historiques

 

Niveau stockage hydraulique France 2023

Source : Engie.be

 

Malgré la sécheresse du mois de mai et juin, le niveau de stockage hydraulique pour la production électrique atteint des niveaux historiques dans la période 2016-2022. Ce niveau de stockage rassure le marché car l’hydraulique est en position d’assurer un niveau de production stable sur la période estivale.

 

Des prix négatifs sur le marché spot grâce à la production solaire

 

Source : Engie.be

 

La sécheresse hivernale de 2023 s’est accompagnée d’un ensoleillement bien plus important qu’à l’accoutumé. En février, le taux d’ensoleillement moyen en France a été supérieur de 33% par rapport à la moyenne établie entre 1990 et 2020. Conséquence, le niveau de production de l’énergie solaire a également augmenté. Entre le 1er janvier et le 21 mars 2023, la production d’électricité solaire a été de 37645 MWh, soit une hausse de 34% par rapport à 2022. Cette hausse de production est néanmoins à relativiser car il y a eu une hausse du nombre d’installations photovoltaïques en 1 an (+10%).

 

Cette tendance de février s’est confirmée entre mars et juillet 2023, occasionnant par moment des prix négatifs sur le spot d’électricité en Europe. En effet, par moment, le volume d’électricité solaire produit dépasse le niveau de demande énergétique dans certains pays européens, à l’image des Pays-Bas. Certains spécialistes pensent que cette situation pourrait devenir une norme dans les prochaines années.

 

De nouvelles dérogations pourraient intervenir courant 2023 pour le fonctionnement des centrales nucléaires

 

Au cours de l’année 2022, les centrales nucléaires françaises ont eu recours à 24 jours de dérogation pour pouvoir fonctionner normalement, malgré des conditions de forte température. En effet, lors de périodes de forte chaleur, les centrales nucléaires sont censées arrêter leur activité si la température des eaux des rivières/fleuves, en aval de la centrale, dépassent un certain seuil. Ce seuil est propre pour chaque centrale et est définie selon l’impact des variations de température sur la faune et flore locale.

 

Si la sécheresse venait à se prolonger davantage sur le Nord et l’Est de la France, les centrales nucléaires pourraient encore avoir recours à de nombreux jours de dérogation pour répondre à la demande nationale. Néanmoins, pour éviter de telles mesures, l’ASN a demandé aux gestionnaires des différentes centrales d’anticiper les éventuelles demandes de dérogation. Cette anticipation doit permettre une meilleure organisation entre les centrales, pour réduire le nombre total de jours de dérogation.

 

Quelles sont les prévisions pour les mois de juin et août 2023 ?

 

Météo-France élabore des scénarios climatologiques sur les 3 mois à venir, au niveau des températures et des précipitations. Ces scénarios sont accompagnés de probabilité de réalisation effective du scénario. 

 

Une période juillet à septembre 2023 plus chaude que les normales de saison 

Selon Météo-France, les prévisions pour les mois de juillet à septembre 2023 démontrent une probabilité plus importante de réalisation du scénario chaud, par rapport au scénario conforme et froid. La canicule de fin juillet en Europe confirme ces tendances.

 

Tendance température 3 mois france

 

Aucun scénario de précipitation ne se dégage pour la période juin-août

 

Tendances-climatiques_juillet-septembre 2023_precipitations

 

Concernant les scénarios de précipitation pour la France métropolitaine, un scénario plus humide se dessine dans le sud-ouest, par rapport aux normales de saison. Pour le reste du territoire, aucun scénario n’est pour le moment privilégié.

 

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